Philippe Agostini/chaque oeuvre cherche après ce qui la fonde, 8eme livre de la collection Portfolio que nous coordonnons Arnaud Maïsetti et moi.
Philippe fait parti de ces quelques-uns dont j’ai croisé le chemin sur Internet d’abord et qui quelque soit la virtualité initiale, se sont imposés comme compagnons de voyage et amis. C’était à l’époque de l’exposition Miroslav Tichy au centre Pompidou, à Paris. Quelques bloggers comme Lunettes rouges ou Holbein s’étaient saisis de la question de la fabrication de l’artiste, de la construction de son image et des diverses manipulations par lesquels le monde de l’art produit des mythes (le personnage de Miroslav Tichy était au coeur de ces controverses). Je m’étais pour ma part arrêté aux oeuvres elles-mêmes que je trouvais belles, troublantes, fascinantes et qui m’intéressaient qu’elles aient été le fait d’un artiste, d’un agent de circulation ou de falsificateurs – en les dégageant de ces questions sociologiques. J’avais eu la surprise de retrouver quelques unes de mes phrases citées sur un blog que je ne connaissais pas, dont je remarquais immédiatement la tenue, la rigueur, l’écriture et qui était le sien. Plus tard, je ne sais plus vraiment à quelle occasion, il avait écrit sur mon travail un texte que je trouvais tout à fait juste et honnête. Plus tard encore, il m’avait invité à exposer à Chaumont où il enseigne, première rencontre en vrai. On avait discuté peinture, j’avais un peu vu les siennes. Il était absorbé, impliqué et en parlait avec simplicité et justesse. Un vrai regard et une parole sans ornements. Pas si souvent qu’on peut parler du dedans. On avait échangé une peinture. Pas étonnant que je le sollicite pour un entretient quelque temps plus tard. Son travail à lui, son travail de peintre m’interpelait sans que je parvienne à dire autre chose qu’un vertige:
Philippe fait parti de ces quelques-uns dont j’ai croisé le chemin sur Internet d’abord et qui quelque soit la virtualité initiale, se sont imposés comme compagnons de voyage et amis. C’était à l’époque de l’exposition Miroslav Tichy au centre Pompidou, à Paris. Quelques bloggers comme Lunettes rouges ou Holbein s’étaient saisis de la question de la fabrication de l’artiste, de la construction de son image et des diverses manipulations par lesquels le monde de l’art produit des mythes (le personnage de Miroslav Tichy était au coeur de ces controverses). Je m’étais pour ma part arrêté aux oeuvres elles-mêmes que je trouvais belles, troublantes, fascinantes et qui m’intéressaient qu’elles aient été le fait d’un artiste, d’un agent de circulation ou de falsificateurs – en les dégageant de ces questions sociologiques. J’avais eu la surprise de retrouver quelques unes de mes phrases citées sur un blog que je ne connaissais pas, dont je remarquais immédiatement la tenue, la rigueur, l’écriture et qui était le sien. Plus tard, je ne sais plus vraiment à quelle occasion, il avait écrit sur mon travail un texte que je trouvais tout à fait juste et honnête. Plus tard encore, il m’avait invité à exposer à Chaumont où il enseigne, première rencontre en vrai. On avait discuté peinture, j’avais un peu vu les siennes. Il était absorbé, impliqué et en parlait avec simplicité et justesse. Un vrai regard et une parole sans ornements. Pas si souvent qu’on peut parler du dedans. On avait échangé une peinture. Pas étonnant que je le sollicite pour un entretient quelque temps plus tard. Son travail à lui, son travail de peintre m’interpelait sans que je parvienne à dire autre chose qu’un vertige:
« Je remarque comme un tremblement dans chaque figure, je vois des visages moqueurs, le sourire du Cheshire accroché un peu partout. C’était le monde derrière le miroir tout ça ? Depuis le début, arrive-t-on encore à voir ?
/…/
Plutôt des pièges pour le regard! On n’en sort pas, on ne domine pas (par quelque sécurité de forme identifiable, définitivement. On est pris dans les plis. Mais sans repos, sans pouvoir se laisser porter par quelque surface paisible, éloquente. Parce que ça passe par-dessus, par-dessous: ça s’emmêle.
/…/
Variations impossibles, impossibles à circonscrire, à limiter, à amener à soi, à comprendre. Attraper seulement quelques éclats le long des linéaments, dans ces jeux de continents aux contours imprécis, et tout ce trouble. Tout ce trouble porté longtemps, comme emmêlé dedans. »
Mais je savais que je devais y revenir, même sommairement. Je savais qu’il était vrai, prodigieusement développée, complexe. Voilà pourquoi ce livre. Mais je sais que j’y retournerais voir, tenter d’en capter les exigences, parce que les questions de peinture qui fondent et animent ses tableaux, nous les avons quelque part en partage.
Mais je savais que je devais y revenir, même sommairement. Je savais qu’il était vrai, prodigieusement développée, complexe. Voilà pourquoi ce livre. Mais je sais que j’y retournerais voir, tenter d’en capter les exigences, parce que les questions de peinture qui fondent et animent ses tableaux, nous les avons quelque part en partage.
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