2017 -Elle et lui, l’ombre et la lumière, par Florian RochetLa Montagne 29 aout 2017.
La résidence d’artistes de CHamalot, en Hautre-Corrèze, a cloturé sa période estivale avec deux peintres énigmatiques aux imaginaires très contrastés.
Invités de la résidence d’artiste de CHamalot, Aurore Pallet et Jérémy Liron ont vécu un mois dans le hameau de Moustier-Ventadour. Leur séjour s’est terminé avant-hier. Ils laissent derrière eux des œuvres nettement contrastées. En cœur, ils se plaisent à répéter : « elle, c’est l’ombre, lui, c’est la lumière ». Ce qui les rapproche toutefois, c’est l’esthétique de la sobriété et une même quête poétique : des formes muettes et énigmatiques dans le paysage. Ainsi, leurs créations, bien que figuratives, sont à la frontière des l’abstraction. Les tableaux d’Aurore Pallet sont des reprises d’œuvres du Moyen-Age et de la Renaissance. « Les tableaux de ces époques contenaient des questions très imagées sur la vie, la mort, le mal. J’aime bien que la peinture interroge sur la vie », confie-t-elle. Elle plonge alors ses toiles dans la pénombre, par des strates successives de peinture à l’huile. Cette méthode lui permet de révéler « les forces en présence », titre de sa collection exécutée en Corrèze, et de donner de la profondeur aux paysages. Jérémy Liron de son côté peint des espaces urbains, des architectures lumineuses, villas et arbres tortueux, sur fond de ciel clair. Quand il n’use pas du pinceau, il est romancier. Alors, en bon écrivain, il pèse ses mots : « Je ne recherche pas le paysage pittoresque mais l’opacité qui arrête le regard et retient l’attention, des volumes familiers qui semblent s’extraire de la continuité pour dresser des images ».