2011 – Jérémy Liron, peintre en bâtiment in Burda style tendance mode.
Comme la plupart des peintres de sa génération, Jérémy Liron aujourd’hui âgé de trente ans, a dû au cours de ses études aux Beaux-Arts de Toulon, puis à l’école Nationale des Beaux-Arts de Paris, s’accommoder du désintérêt manifesté par nombre d’enseignants à l’égard de la peinture, un mode d’expression prétendument révolu – une prédiction toujours renouvelée. Cette marginalité forcée a sans doute eu pour seul résultat de renforcer sa conviction d’avoir fait le bon choix ; on voit en effet le véritable artiste à la résistance butée qu’il oppose à la pensée dominante de son temps. A cette vocation de peintre il lui fallait trouver un aboutissement, un champ à investir , une option à prendre ; On sait que la question du sujet -quoi peindre ?- a tourmenté les peintres de la dernière partie du XXe siècle. Le problème semble aujourd’hui en voie d’être résolu par les artistes de la nouvelle génération qui choisissent de s’approprier avec modestie le réel. Comme plusieurs peintres tels Koen van den Broek ou Caro Niederer, Jérémy Liron a choisi de s’intéresser au paysage urbain contemporain.
En se confrontant à la réalité de notre environnement quotidien pour le traduire de manière à la fois littérale et sensible, il s’appuie sur une longue tradition qu’on peut faire remonter au tableau d’architecture caractéristique de la peinture hollandaise du XVII siècle, avec des artistes considérables comme Vermeer, Jan Van der Heyden et les frères Berckheyde qui ont pris pour sujet des vues urbaines (alors) contemporaines, ou Emmanuel de Witte et Pieter Saenredam fascinants spécialistes des intérieurs d’église et de la géométrisation de l’espace.
L’intérêt porté par Jérémy Liron aux paysages urbains trouve une source plus immédiate chez Giorgio Morandi à la fois pour le regard que celui-ci porte à des sujets ordinaires et sans qualité (la cour intérieure de l’immeuble qu’il habitait via Fondazza, les toits qu’il voyait de son atelier (déjà) hérissés d’antennes de télévision, et les vues de la campagne autour de Grizzana avec les pylônes des lignes électriques à haute tension, ainsi que pour la passion manifestée par le maître de Bologne à l’égard de la géométrie.