2011 – Jérémy Liron : L’exposition du jour, par BGF in les Petites affiches.
Au premier regard, ces immeubles sans grâce possèdent un petit air de Hopper voire de Morandi. Au second, nous pensons déceler des témoignages d’une architecture de banlieue, comme celle que l’on voit défiler depuis les fenêtres des trains. L’artiste, en fait, ne reproduit rien de tout cela, il laisse, dit il, la peinture prendre le dessus. Jérémy Liron (né en 1980) expose cinquante huit tableaux à l’Hôtel des arts de Toulon, résultats de six années de recherches correspondant à un cycle, car il travaille selon des périodes d’une dizaine de toiles. Celui-là est particulièrement maîtrisé voire pensé. Le ciel correspond davantage pour lui à une couleur et non pas au ciel. Paysage 87 qui montre un mur en angle couleur ocre est orné d’un parasol. Il s’agit de Rome. Jérémy Liron agit parfois avec des symboles, il donne une impression de clarté, de rigidité, il s’agit davantage d’une expression lâchée. « Je peins le rapport avec un lieu, dit il. Ils s’imposent quand ils se dressent avec un bâtiment. Je ne souhaite pas raconter l’histoire d’un personnage dans une grande ville, mes tableaux ne sont pas documentaires. Je souhaite maintenir un anonymat ou un flottement de la réalité ». Ce jeune homme, titulaire d’une agrégation d’arts plastiques et qui enseigne à Lyon, est fasciné par la forme qui occupe l’espace. « Un mouvement change la vue », constate-t-il. Il use de plusieurs perspectives, imitant des torsions qui donnent à ses images un aspect provisoire au mouvement du monde.